Situation du Marché Français des semiconducteurs au 2ᵉ trimestre 2024

Situation du Marché Français des semiconducteurs au 2ᵉ trimestre 2024

Paris, le 26 septembre 2024 – Le marché français des semiconducteurs s’est contracté de 8% au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent, à 545 M€, selon Acsiel Alliance Electronique. C’est un recul plus prononcé que celui de l’ensemble du marché européen (-3% selon le WSTS). Pour le premier semestre, le marché français est en baisse de 19% par rapport à la même période de 2023, et cette décroissance en glissement annuel affecte sensiblement la distribution (-23%) tout comme les ventes directes (-16%).

Au deuxième trimestre, la baisse séquentielle des ventes directes est due à tous les segments importants sur le marché français, à savoir smart-card, Aéro/Spatial/Défense, automobile et industriel (classés ici par ordre décroissant selon leur contribution à la baisse). Les grandes familles de produits qui sont très présentes dans ces segments de marché (Analog, MOS Micros, Logique MOS) sont sans surprise celles qui pèsent le plus lourd dans le recul des ventes directes. Les familles Capteurs/Actuateurs et Discrets enregistrent pour leur part une faible croissance dont l’impact est insignifiant.

Le marché français est orienté à la baisse depuis six trimestres. En conséquence, l’indice en moyenne annuelle glissante affiche la valeur la plus basse depuis le troisième trimestre 2022 (voir graphique ci-joint).

Les causes de ce ralentissement conjoncturel sont multiples et sont bien identifiées par les industriels du secteur. Tout d’abord, la correction des stocks n’est pas encore finalisée contrairement à ce qui était espéré en début d’année. Cela concerne notamment les ventes à la distribution qui ont battu des records en 2022 et 2023, ainsi que le vaste segment industriel, lequel constitue d’ailleurs la part majoritaire des ventes des distributeurs au client final. Le segment automobile est quant à lui touché par la baisse non anticipée des ventes de véhicules 100% électriques avec un report sur les véhicules hybrides et thermiques où le contenu en semiconducteurs est moindre. La forte concurrence chinoise ne fait qu’accroître la pression sur l’industrie automobile européenne avec des répercussions directes sur toute la filière électronique. Le secteur de la défense fait face à une forte demande mais la production ne suit pas toujours, ce qui peut provoquer des à-coups dans la demande de composants.

Le marché français du semiconducteur est donc dans une passe difficile, à l’instar du marché européen dans son ensemble qui vient de connaître trois trimestres consécutifs de baisse séquentielle. Il convient d’ailleurs de noter que la situation du marché allemand des composants électroniques est encore plus préoccupante que celle du marché français. Dans ce contexte de recul des ventes en Europe, l’augmentation du coût des matières premières constitue une difficulté supplémentaire.

Les perspectives de l’électronique restent évidemment très bien orientées à plus long terme. C’est pourquoi les acteurs de la filière pensent qu’il est plus que jamais nécessaire d’amplifier et d’accélérer la construction d’une politique européenne favorable à la productivité et à l’investissement. Il ne faut en aucun cas baisser la garde face à la concurrence extra-européenne. Des actions fortes et rapides de la Commission Européenne dans ce sens sont absolument essentielles à la poursuite de cette stratégie de souveraineté.

Evolution par trimestre du marché français depuis 2010, en indice, en moyenne mobile annuelle – Source #ACSIEL