Actualité | Tribune UIMM “On ne peut pas saluer l’industrie d’une main et creuser sa tombe de l’autre !”

Actualité | Tribune UIMM “On ne peut pas saluer l’industrie d’une main et creuser sa tombe de l’autre !”

Alors que les discussions budgétaires sont en cours à l’Assemblée, des chefs d’entreprise tirent la sonnette d’alarme : l’industrie française ne supportera pas davantage de contraintes fiscales et normatives.

Les discours en faveur de la réindustrialisation se multiplient. Nous nous en réjouissons.
Mais les actes concrets, eux, se font attendre. Nous nous en désespérons. Pire, les renoncements s’enchaînent, sacrifiant le temps long de l’industrie sur l’autel d’un présent éphémère, alors que le poids de l’industrie dans le PIB, divisé par deux en 30 ans, stagne à un niveau abyssal. Nous le dénonçons et alertons : on ne peut pas saluer l’industrie d’une main et creuser sa tombe de l’autre !

Les discussions en cours au Parlement sur les projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale pour 2026 entérinent le retour de réflexes budgétaires et fiscaux délétères pour l’industrie. Malgré la reprise de la baisse de la CVAE, plus de 10 milliards d’impôts et de taxes supplémentaires toucheront encore les entreprises cette année. Contributions exceptionnelles, conditionnalités, transferts de charges, redevances, coupes dans les aides à l’apprentissage : les mesures ciblant la trésorerie des entreprises s’accumulent.

Et cela, alors même que l’on mesure la toxicité d’un tel cocktail à travers le thermomètre des défaillances d’entreprises, au plus haut niveau depuis 2009. Car s’attaquer à la trésorerie, c’est s’attaquer à la capacité d’investissement, à l’innovation, à la création d’emplois, à la compétitivité des entreprises françaises à l’international et aux amortisseurs sociaux. C’est une impasse, qui ne peut que nous mener à une lente agonie économique, sociale et budgétaire collective.

Pendant que le Parlement débat de ces textes, nous, industriels, nous continuons à nous battre face à une concurrence internationale très agressive. Nous le faisons, lestés d’un carcan administratif, normatif et fiscal, qui pèse chaque jour un peu plus sur la performance dans un monde très compétitif.

La défense de l’industrie est fondamentale à l’avenir de notre pays : elle est fondamentale pour nos projets, pour nos salariés, pour nos bassins de vie, pour notre modèle économique et social.

Nous, industriels, appelons les responsables politiques à soutenir pleinement et entièrement l’industrie, plutôt que de se perdre dans des combats stériles, alors que nos concurrents avancent à grands pas. Ce que nous exprimons aujourd’hui, c’est l’antichambre d’une colère viscérale face à l’anéantissement grandissant de tant d’efforts individuels et collectifs pour innover, former, et rendre attractif notre pays.

Dans le cadre des discussions budgétaires en cours, nous appelons donc solennellement les parlementaires à préserver les leviers du développement de l’industrie, afin d’agir résolument en faveur de la capacité de notre pays à se redresser et à se projeter.

Nous, industriels, ne pourrons gagner seuls ces combats. Toujours plus taxés, freinés et stigmatisés, nous sommes assurés de les perdre. Mais ensemble, nous pouvons nous y préparer pour espérer les remporter. Ces combats, nous avons le devoir moral de les mener pour transmettre aux générations futures une France industrielle, une France souveraine, une France prospère.

 

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