Baromètre de l’électronique #ACSIEL – 3ᵉ trimestre 2023
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Baromètre de l’électronique #ACSIEL – 3ᵉ trimestre 2023

Paris, le 8 novembre 2023 – Le baromètre de l’électronique Acsiel agrège depuis 2017 les ventes trimestrielles de la filière électronique en France.

Deux indices composent ce baromètre :

  • l’un indique les ventes liées aux composants électroniques (semiconducteurs, passifs, circuits imprimés, connectique) et consommables (crèmes à braser, flux, accessoires) destinés à l’industrie
  • l’autre se réfère aux les ventes liées aux équipements de test et mesures électroniques, équipements de production de cartes électroniques.

 

Le Collège Equipements & Services et Test & Mesures d’#Acsiel vient de finaliser le baromètre du 3e trimestre 2023.

 

> Composants et consommables électroniques

Analyse

  • Une baisse est perceptible depuis deux trimestres dans les ventes de composants électroniques (semi-conducteurs, passifs, circuits imprimés et connecteurs) et consommables en France, et les prises de commande sont en baisse. En glissement annuel, le niveau de notre indice reste positif au troisième trimestre (+4%) mais cette croissance a très nettement ralenti.
  • Cependant, l’indice reste largement au-dessus de son niveau d’avant covid, principalement grâce aux semiconducteurs.
  • Le ralentissement actuel montre que l’amplitude de la reprise n’était pas uniquement générée par une hausse de la demande mais également par une reconstitution des stocks sur l’ensemble de la « supply chain ».
  • Dans le même temps, les très importants investissements réalisés par les fabricants ont permis une augmentation de la production et une réduction appréciable des délais de livraison.
  • Les corrections de stocks, l’inflation, la hausse des taux d’intérêt et les tensions géopolitiques croissantes sont des facteurs négatifs pour l’ensemble de notre industrie et tendent à dégrader la confiance des acteurs sur le court terme.
  • Dans l’automobile, un secteur notoirement prépondérant en France, le portefeuille de commandes des constructeurs était très élevé du fait de la forte croissance de la demande combinée aux retards de livraison dus à la pénurie. Mais la « pervasion » de l’électronique couplée à la croissance rapide du véhicule électrique ne permet pas de compenser indéfiniment la baisse d’autres marchés dans un environnement dégradé et avec une concurrence exacerbée.
  • Le segment industriel, qui a jusque-là bénéficié de sa fragmentation et d’une certaine inertie, commence à s’essouffler. L’inflation et la hausse des taux d’intérêts ont largement réduit la demande de certains marchés dont la domotique.
  • En revanche, pour les marchés de l’aéronautique, de l’aérospatial et de la défense, les signaux restent au vert.

 

> Equipements de test et mesures, machines de production

Analyse

  • Au troisième trimestre 2023, l’indice des équipements d’investissement a enregistré une forte baisse tant séquentielle (-15%) que sur un an (-23%).
  • La consommation des équipements de test et mesures constitue un indicateur pertinent de l’investissement dans l’électronique en France. En moyenne glissante sur un an, la composante « test et mesures » de notre indice s’est retournée au troisième trimestre après une croissance historique due à de forts investissements dans la période post-covid. Cette croissance ne pouvait continuer sur un tel rythme et prend une « respiration », mais des facteurs propres au marché ont aussi contribué au ralentissement. En particulier dans le secteur des télécoms : alors que le déploiement de la fibre est quasiment achevé, la 5G qui reste une technologie prometteuse n’a pas encore pris son essort. Par contre, les investissements sont conséquents dans l’aérospatial, la défense et l’automobile (principalement dû à l’électrification), et nous avons en France des acteurs de taille mondiale.
  • Pour les machines de production destinées notamment à la sous-traitance électronique, on assiste à une baisse des commandes et des facturations depuis le deuxième trimestre. Cette baisse fait suite à une année de forts investissements en équipements de production. Le manque de visibilité dans les grands projets structurants freine les investissements. On peut raisonnablement envisager une reprise si les grands projets nationaux et européens entrent en action (automobile, espace, défense, énergies). Cependant, la pénurie de main d’œuvre qualifiée est devenue une préoccupation majeure de la profession car elle va dans certains cas jusqu’à compromettre la production. Cela rappelle l’immense besoin de formation pour satisfaire les objectifs ambitieux de réindustrialisation affichés par les pouvoirs publics.
  • Alors que les perspectives de long terme restent favorables, on ne peut que souligner ici aussi que les surstocks, l’inflation, la hausse des taux d’intérêt et les tensions internationales ont un impact sur la confiance quel que soit le domaine et induisent une prudence générale en matière d’investissement.