Baromètre de l’électronique #ACSIEL – 4ᵉ trimestre 2023
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Baromètre de l’électronique #ACSIEL – 4ᵉ trimestre 2023

Paris, le 3 avril 2024 – Le baromètre de l’électronique Acsiel agrège depuis 2017 les ventes trimestrielles de la filière électronique en France.

Deux indices composent ce baromètre :

  • l’un indique les ventes liées aux composants électroniques (semiconducteurs, passifs, circuits imprimés, connectique) et consommables (crèmes à braser, flux, accessoires) destinés à l’industrie
  • l’autre se réfère aux les ventes liées aux équipements de test et mesures électroniques, équipements de production de cartes électroniques.

Le Collège Equipements & Services et Test & Mesures d’#Acsiel vient de finaliser le baromètre du 4e trimestre 2023.

> Composants et consommables électroniques

Analyse

L’indice Acsiel des composants électroniques (semi-conducteurs, passifs, circuits imprimés, connecteurs) et consommables a retrouvé la croissance au 4e trimestre, avec +5% par rapport au trimestre précédent. En glissement annuel, l’indice est en baisse de 6%.

L’indice a suivi une pente de forte croissance au cours des deux dernières années et il se situe 28% au-dessus du T4 2021.

Une partie de cette croissance s’est faite en réaction à la pénurie et aux allocations qui ont sévi lors de la forte reprise post-Covid, entraînant des constitutions de stocks supérieurs aux besoins du marché. D’où une correction des stocks qui a nettement impacté les 2e et 3e trimestres, et qui est bien avancée mais pas encore achevée.

Depuis le 4e trimestre, les prises de commande et la confiance sont en baisse, reflétant des perspectives économiques moins favorables qu’en 2023. Le ralentissement de l’économie allemande et ses répercussions prévisibles sur la croissance française sont au cœur des préoccupations de nombreux acteurs. Les industriels témoignent que le deuxième semestre 2023 et le début 2024 n’ont pas été bons en Allemagne.

Les signes de ralentissement en France sont perceptibles depuis le 4e trimestre en particulier dans les secteurs industriel et automobile ; le secteur des télécom est dans une crise mondiale et la chute des investissements en France y est vertigineuse. Cela stimule la volonté d’entreprendre plus de développements pour des produits d’avenir.

Dans le même temps, les secteurs de la défense et de l’avionique sont en dynamique et les délais de livraison des composants sont parfois très allongés.


> Equipements de test et mesures, machines de production

Analyse

Au 4e trimestre 2023, l’indice Acsiel des biens d’investissement pour l’industrie électronique a connu une forte croissance séquentielle (+56%) qui a largement effacé la chute du trimestre précédent. Ce rebond de fin d’année a propulsé la croissance en glissement annuel à +20% (après être tombée à -24% au 3e trimestre).

Des investissements importants ont été planifiés et réalisés dans la perspective de 2024. Des grands contrats ont conduit à un niveau élevé, voire exceptionnel, de livraisons et de facturations fin 2023.

2024 a débuté sur une note nettement moins favorable. La confiance est en baisse, les commandes aussi. A l’instar des fabricants de composants, les fournisseurs de biens d’équipement sont inquiets de la dégradation de la conjoncture allemande.

En France, la demande du secteur de l’automobile reste dynamique dans certains domaines tels que l’ADAS ou les testeurs de batteries mais il est globalement moins bien orienté qu’au cours des trois années écoulées. Les télécoms sont arrivées à la fin d’un cycle d’investissement et la 5G n’a pas pris le relai alors que beaucoup de questions subsistent sur le financement des investissements et l’équilibre du modèle économique.

Les secteurs de la défense bénéficient d’un fort regain d’activité en réponse à la montée des tensions internationales et au retour de la guerre sur le continent européen. La production de gros équipements stratégiques (sous-marins, aviation…) stimule tout le maillage de la sous-traitance.

Sur le long terme, les perspectives de croissance de l’électronique restent assez fortes. Les besoins en formation de main d’œuvre dans la filière sont considérables, tant pour les fabricants de machines que pour les fabricants de composants, alors que les formations techniques ont été négligées par l’Education Nationale depuis plusieurs années.

La formation de techniciens a fait l’objet de mesures avec la mise en place de la réforme CIEL pour les bac PRO et BTS ; cette réforme qui va dans le bon sens a débuté au cours de la rentrée 2023 mais la mise en œuvre des moyens pédagogiques est très inégale selon les régions.

Ce point doit être traité sans délai pour éviter que la pénurie de talents ne devienne un frein majeur à la croissance de la filière.